Réunion de Pozhiratelis [PV Philipp, Andreï et Ralica]

Mes hiboux : 78

Réunion de Pozhiratelis

arya berezine & ralica kovrov & andreï ivankov & philipp von roppelt

C'était ce mercredi soir qu'Arya avait rendez-vous avec le directeur Von Roppelt pour rencontrer certains de ses Mangemorts. Après près de cinq mois de bons et loyaux services, il semblait enfin disposé à lui montrer leur quartier général ainsi que ses futurs collègues. A moins qu'ils ne soient plutôt des collaborateurs? Car elle ne travaillerait pas réellement avec eux, en soi. Enfin, ce n'était pas là le plus important. Ce qui comptait, c'est qu'elle ait fait ses preuves et que son maître en soit satisfait.

Maître... Arya aura du mal à l'appeler ainsi alors qu'elle a cent-septante ans de plus que lui. D'autant que, en deux-cent ans de vie, elle n'a jamais obéit qu'à elle-même, faisant ce qui lui plaisait quand bon lui plaisait et ne répondant d'aucun de ses actes. Elle tuait, épargnait, transformait sans avoir personne sur son dos pour lui dire quoi faire et ne pas faire. Sa liberté lui manquerait sans aucun doute, mais elle pourrait toujours s'amuser en dehors du travail, non? Elle était vampire, rapide et très douée en magie, elle n'aurait aucun mal à échapper à la surveillance d'un petit trentenaire.

Pourquoi s'est-elle engagée, peut-on donc se demander... En fait, elle-même ne le savait pas trop. Peut-être était-ce l'envie de ne plus être seule, d'avoir des relations bien réelles et, même si ce mot la répugnait, des "amis", des gens avec qui discuter. Peut-être avait-elle envie de protection en appartenant à un groupe, se sentant menacée par tous ces gens qui ne la voyaient pas vieillir et se posaient des questions. Ou peut-être avait-elle juste envie de se prouver qu'elle était capable d'être une Mangemort.

Mais, en attendant, il fallait qu'elle se retienne de tuer la femme qui l'avait enfermée dans son bureau. La directrice adjointe Blue. Elle se méfiait d'Arya à juste titre et avait fait en sorte de la garder dans son champ de vision en attendant que le directeur se présente pour leur rendez-vous. Peut-être même ne la croyait-elle pas, persuadée qu'une femme comme elle n'avait pas sa place dans le château. Arya rêvait de lui briser la nuque et de la vider de son sang, proprement, sans bruit, sans laisser de traces, mais elle ne voulait pas risquer de s'attirer les foudres de Von Roppelt et se retenait.

Elle souriait, vidant son verre de whisky en une gorgée, se forçant à rester assise. Elle n'aimait pas cette femme et c'était réciproque. Le regard rivé sur la montre à gousset posée sur ses genoux, elle décomptait les minutes la séparant de son rendez-vous, cherchant désespérément un moyen de sortir sans paraître impolie. Vers dix-neuf heures moins cinq minutes, son ouïe de vampire lui annonça que quelqu'un marchait dans le couloir. Certainement le directeur. Avec un sourire aimable, Arya posa son verre sur le bureau et se releva, passant sa fourrure de loup sur ses épaules nues.

Je vous remercie de votre hospitalité, madame Blue, mais je vois qu'il est l'heure de mon rendez-vous. Je vais attendre le directeur dans le couloir, si vous le permettez.

Sans attendre la réponse de l'adjointe, elle pivota sur ses talons, ouvrit la porte d'un geste de la main et se rendit dans le couloir. Le directeur n'était pas loin si elle en croyait les bruits de pas, et elle se dirigea dans sa direction. Il aura certainement trouvé le mot de Blue disant qu'Arya était dans son bureau, ils se croiseraient sans doute.

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Mes hiboux : 609 Mon âge IRL : 27

Je fronce les sourcils, perplexe. Mon regard fait l’aller-retour entre le mot rédigé par Kate et ma montre. Dix-neuf heures moins cinq. Je plie la feuille de parchemin en deux et tourne les talons, sans prendre la peine de refermer la porte de mon bureau. À en juger par les bruits de pas qui résonnent dans le couloir, mon rendez-vous ne doit plus être très loin.
Et effectivement, quelques secondes plus tard, je tombe nez à nez avec une jeune femme. Arya Berezine. Ma toute nouvelle recrue. Et une recrue de choix. C’est la première fois que je la rencontre, mais Andreï n’a pas cessé de me parler d’elle. C’est lui qui fait passer les épreuves aux nouveaux. C’est lui qui est chargé de leur faire prononcer leur serment s'ils réussissent, ou de s’en débarrasser s'ils échouent. Et d’ordinaires, mon bras-droit est plutôt avare de compliments. Si il n’a pas arrêté de me rabâcher les oreilles avec les qualités de cette fille, c’est qu’il doit avoir une bonne raison...

« Mademoiselle Berezine. Je suis ravi de vous rencontrer enfin. Bienvenue à Durmstrang. »

Je lui tend la main et prend mon temps pour la dévisager des pieds à la tête. Andreï ne m’avait pas dit qu’elle était aussi jeune. Elle doit avoir vingt, vingt-cinq ans au maximum. Chez les Pozhiratelis, ce n’est pas rare d’avoir des recrues de cet âge là, mais en général elles ne passent pas les premières épreuves de notre initiation. Le manque d’expérience, sans doute.

« Je ne vous présente pas Miss Blue, vous semblez avoir eu le temps de faire connaissance... »

Je plisse les yeux et laisse ma phrase en suspens, le menton pointé dans la direction du bureau de Kate. Je me demande bien ce qu’elles ont pu se dire…
En général, j’évite soigneusement de faire venir des Pozhiratelis à l’Institut. C'est la règle d'or numéro une : rester discret. Je souris intérieurement en imaginant le tête de Seela si elle avait découvert que j'organisais des réunions de mangemorts sous son nez... Elle m’aurait tué.

« Je vous en prie. »

Je m’efface pour laisser entrer la jeune femme dans mon bureau et referme soigneusement la porte derrière nous. Une série de cliquetis m’informe qu’elle est bien verrouillée. Parfait.
D’un geste vif, j’attrape la cape posée sur le dossier de mon fauteuil et tend un pot en cuivre à Arya.

« J’ignore si vous avez reçu mon dernier hibou … ?
La réunion aura lieu dans notre quartier général, à Sofia. Malheureusement il est impossible de transplaner depuis Durmstrang, nous utiliserons donc le réseau de cheminette.

“Le nid des corbeaux”. Après vous. »

Relier notre nouveau quartier général au réseau des cheminées bulgares n’était pas une mince affaire. Il a fallu contourner tout le système de sécurité mis en place par le Ministère de la Magie, et c’est finalement Davin qui est parvenu à le briser l’année dernière. Par sécurité, seul mon bureau permet un accès direct au repère des Pozhiratelis.

Je m’engouffre à la suite d’Arya et disparaît à mon tour dans les flammes vertes. Petit à petit, les contours familiers du quartier général se dessinent derrière un tourbillon de cendres. L’image finit par se stabiliser et je rejoins ma nouvelle collègue dans l’embrasure d’une grande pièce encore déserte. Les murs sont sombres et tapissés des portraits de ceux qui ont fait la gloire des Pozhirathelis. Le seul éclairage provient des lustres richement décorés accrochés au dessus d’une imposante table en bois. Je dépose ma cape sur mon fauteuil et d’un geste de la main, je montre sa place à Arya, à la gauche de Ralica. Les autres ne devraient plus tarder à arriver.

Mes hiboux : 78

Réunion de Pozhiratelis

arya berezine & ralica kovrov & andreï ivankov & philipp von roppelt

Comme elle l'avait deviné, le directeur était tout proche et ils ne tardèrent pas à se rencontrer. Enfin, face à un si jeune homme - à peine la trentaine, comme son adjointe - Arya cru un instant s'être trompée, s'étant plutôt attendue à quelqu'un de plus vieux, de plus expérimenté.

Mademoiselle Berezine. Je suis ravi de vous rencontrer enfin. Bienvenue à Durmstrang.

Là, elle n'eut plus de doute : c'était bel et bien le directeur Von Roppelt, son nouveau maître. Elle lui sourit et serra la main qu'il lui tendit. Comme d'ordinaire, elle ne s'attarda pas et retira ses doigts avant que l'autre réalise qu'ils étaient beaucoup trop froids, surtout pour quelqu'un qui venait de passer près de quarante minutes dans une pièce chauffée.

Tout le plaisir est pour moi, directeur. Je dois dire que le château est exactement comme je me l'imaginais.

Ou plutôt, exactement comme elle s'en rappelait. Si quelques détails de décorations ou d'aménagement avaient changés, les lieux étaient foncièrement restés les mêmes et la faisaient retourner quelques deux cents ans plus tôt, quand elle était jeune étudiante parcourant ces couloirs avec ses amis Voda. Elle n'était encore rien, à époque, juste une orpheline rêvant de pouvoir et de gloire.

Je ne vous présente pas Miss Blue, vous semblez avoir eu le temps de faire connaissance...

Nous avons un peu discuté, en effet. Une charmante femme.

Même si elle mourrait d'envie de lui raconter comment Blue lui avait fait un interrogatoire digne de celui d'Ivankov, Arya parvint à se taire. Elle n'était pas venue pour juger le personnel de Von Roppelt et encore moins ses aptitudes à choisir ce-dit personnel. De son avis, une femme aussi méfiante ne devrait pas travailler aussi étroitement avec le chef des Pozhiratelis, c'était bien trop dangereux. Heureusement, elle n'aurait plus à la croiser étant donné qu'elle ne viendrait normalement plus à l'Institut après ce jour.

Quand il le lui proposa, Arya entra dans le bureau de Von Roppelt. Ne s'attardant pas sur la décoration ou le mobilier, elle posa son regard sur les mains du directeur, plus précisément sur le récipient en cuivre qu'il tenait. De la poudre de Cheminette, à en croire l'odeur et l'aspect.

J’ignore si vous avez reçu mon dernier hibou … ? La réunion aura lieu dans notre quartier général, à Sofia. Malheureusement il est impossible de transplaner depuis Durmstrang, nous utiliserons donc le réseau de cheminette.

Ayant effectivement reçu le hibou du directeur, elle ne fut guère étonnée d'apprendre que la réunion se ferait hors du château. En soi, réunir une brassée de mangemorts dans une école n'était pas la meilleure idée du siècle, même si elle savait de source sûre qu'il y en avait au moins trois rien que dans le personnel. Elle avait entendu un de ses collègues en parler, disant que jamais il ne mettrait sa fille ici, de peur qu'elle se fasse tuer ou convertir. Dire que le malheureux avait un jour confié sa progéniture à Arya le temps d'une après-midi...

“Le nid des corbeaux”. Après vous.

Avec plaisir.

Préférant le transplanage ou la course à pieds, Arya n'était pas une grande fervente des réseaux de cheminettes. A vrai dire sa méfiance était idiote, mais on lui avait raconté qu'un homme trop pressé était sorti à moitié d'une cheminée et à moitié d'une autre. Coupé en deux. Même un vampire comme elle ne saurait s'en remettre... Repoussant cette histoire certainement inventée et impossible, elle prit une pincée de poudre et la jeta dans les flammes avant d'y entrer.

Quand elle ressortit de la cheminée - entière, bien entendu - Arya s'avança vers une porte ouverte face à elle. De l'autre côté se trouvait une salle impressionnante tant par sa taille que par l'ambiance que donnait la décoration. Elle croisa les regards de certains portraits qui lui souhaitèrent la bienvenue d'un signe de tête puis, sur un geste du directeur, s'installa à la place qui lui avait été désignée.

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Mes hiboux : 13 Mon âge IRL : 24

Dix longues années. C'était la période pendant laquelle Ralica Kovrov avait été enfermée à Nurmengrad pour trahison, meurtres, espionnage et tant d'autres motifs qu'elle avait oubliés. Pendant dix ans, elle avait été surveillée par des Détraqueurs qui aspiraient son bonheur et la laissaient vide, sans espoir, seule avec la folie grandissant et ses souvenirs. Elle avait rêvé de nombreuses fois que son maître vienne la délivrer et l'emmène loin de cet endroit. Mais elle savait qu'il avait mieux à faire et que se mettre en danger pour délivrer un ou deux Pozhiratelis n'était pas rationnel. Alors elle avait pris son mal en patience, sachant qu'au bout de trente années elle serait libérée. Une décision certes inédites, mais l'homme qui l'avait enfermée avait jugé que son esprit était faible et modulable, qu'elle reviendrait à la raison après avoir été démolie par les Détraqueurs. Il ne pouvait pas se douter que quelqu'un la délivrerait. Elle-même ne s'en doutait pas et croyait rêver quand elle a vu cet homme en costume de prisonnier s'arrêter devant sa cellule.

Elle ne savait même pas qui l'avait libérée, si c'était Andreï, l'autre mangemort évadé, ou si un autre prisonnier les avait tirés de là tous les deux. Elle n'avait pas pu le remercier comme il se devait, ou du moins elle ne s'en rappelait pas. Tout ce dont elle se souvenait, c'était de la tenue grise, de beaucoup d'escaliers et d'une plage sur laquelle elle s'était effondrée. A son réveil, elle était seule et sans baguette, sans aucune idée d'où elle se trouvait. Pendant deux jours elle avait marché, cherchant la civilisation, cherchant un sorcier. Elle lui avait volé sa baguette, avait transplané jusqu'à Durmstrang, où travaillait son maître comme elle l'avait lu dans un journal. Directeur de l'Institut... il avait pris du galon.

N'ayant pas l'autorisation d'entrer, elle s'était trouvé une bâtisse abandonnée où rester quelques jours, le temps d'envoyer un hibou au nouveau directeur pour lui demander son soutien et son aide. La réponse n'avait pas tardé à arriver : elle et Andreï avaient un emploi à Durmstrang, en tant que professeurs. Si elle n'était pas encore hors de danger, elle avait réussi à s'acheter quelques vêtements, une nouvelle baguette et s'était offerte une allure convenable, loin de la folie, loin de la crasse. Elle était redevenue, en apparence du moins, une dame.

Pendant deux ans ensuite, elle avait enseigné à Durmstrang, sous la protection du directeur et de son adjointe, une femme tolérante et respectable qui, bien que loin d'être Pozhirateli, avait accepté sans rechigner l'arrivée des mangemorts. Ses étudiants, bien que méfiants au début, s'étaient habitués à elle, son grain de folie et ses sautes d'humeur. Elle aimait croire qu'ils la respectaient et l'appréciaient tandis qu'elle faisait en sorte de leur donner les meilleurs cours possible. Elle avait beau être mangemort, elle n'en était pas moins une professeur qui tenait à coeur l'éducation de ses petites têtes blondes.

Ce soir, elle devait se rendre au quartier général des Pozhiratelis pour rencontrer la nouvelle recrue et parler des projets de leur maître. Debout au milieu de son bureau, Ralica claqua des doigts pour faire venir jusqu'à elle une cape noire, sobre et sans aucune fioriture. L'idéal pour passer inaperçu dans les rues où elle allait devoir s'aventurer, au moins le temps de transplaner jusqu'à Sofia. Tournant sur elle-même, elle sourit en voyant sa robe rouge sang voler autour de ses genoux, comme l'enfant au fond d'elle qu'elle aimait laisser s'exprimer. Les yeux sur l'horloge, elle reprit son sérieux. Il était temps de partir. Elle glissa sa baguette dans une poche intérieure de sa cape, ajusta ses boucles brunes et quitta le château au pas de course.

Quand elle arriva au quartier général, son maître était déjà présent, ainsi qu'une jeune femme. La nouvelle recrue, sans aucun doute. Entrant dans la salle, elle baissa la tête respectueusement pour saluer son maître.

Monsieur.

Sans hésitation, elle se dirigea vers sa place, constatant que la nouvelle était juste à côté d'elle. Elle lui tendit une main en se présentant.

Mademoiselle Berezine, je suppose? Andreï m'a beaucoup parlé de vous ; en bien, je vous rassure. Je suis Ralica Kovrov.

Pour ponctuer sa phrase, elle s'inclina légèrement et retira sa cape, qu'elle posa sur le dossier de sa chaise avant de s'y installer. Ne manquait normalement plus que le bras droit du maître, à moins que d'autres aient été invités.

Mes hiboux : 3

D’un air affairé, Andreï Ivankov tourna au coin de la rue et rejoignit l’artère principale du centre-ville. Sofia. En dix ans, son amour pour sa ville natale était resté intact. C’était d’ailleurs à peu près la seule chose qui lui restait de sa vie d’avant… Avant que Nurmengard ne lui prenne tout le reste. A commencer par sa famille, son honneur et ses richesses. Et même son visage. Deux années sous le soleil de la côte bulgare n’avaient pas suffit à effacer les stigmates de la fatigue, du désespoir et de l’enfermement. Pire, l’air marin n’avait fait que creuser davantage ses traits, comme autant de cicatrices qui ne guérirraient sans doute jamais.
Un an en arrière, Andreï n’aurait sûrement pas osé se montrer dans les rues de la capitale. Mais les choses avaient changé… Le ministère était tombé, et les Pozhiratelis contrôlaient l’ensemble de la Bulgarie. Un retournement de situation qui faisait du bien, surtout après cette dernière décennie qui s’était avérée bien sombre pour les mangemorts…

Au loin, l’horloge de la ville sonna son dix-neuvième coup. Andreï allongea le pas. Il n’était pas en avance, et son supérieur ne manquerait certainement pas de lui faire remarquer. Surtout que pas plus tard que ce matin, il lui avait proposé d’utiliser sa cheminée pour se rendre au quartier général. Mais Andreï avait poliment décliné son offre. Il préférait marcher. Il avait besoin d’être seul, de réfléchir.
Car aujourd’hui était un jour particulier. C’était la première grande réunion des Pozhiratelis depuis la disparition de Davin. Et par conséquent, la première grande réunion d’Andreï en tant que bras-droit de Philipp. Bien sûr, il prenait son rôle très au sérieux… mais ce n’était pas évident de remplacer un si grand homme. Davin avait été un sorcier exceptionnel, tellement compétent, doué et intelligent... Un stratège et diplomate hors pair, habitué à à gérer les situations complexes en gardant la tête froide. Il avait habitué von Roppelt à un niveau d'exigence élevé, et Andreï savait qu’il n’aurait pas droit à la moindre erreur. Le moindre faux-pas risquait de lui coûter cher.

Andreï ravala un sourire en arrivant sur l’Esplanade. Le quartier sorcier de Sofia. Au bout de la place, le Ministère de la Magie étendait son ombre menaçante sur toute la place. Philipp avait été vraiment insolent en choisissant d’installer le nouveau quartier général juste en face de l’ennemi à abattre….En prenant soin de se fondre dans la foule, le sorcier traversa le parvis et bifurqua dans une petite ruelle sombre. Le repère des mangemorts se trouvait peut-être en plein centre-ville, il n’était pas moins protégé par de puissants enchantements. La tradition voulait que le chef des Pozhiratelis lui-même endosse le rôle de gardien du secret. C’était un peu vieux jeu mais ça restait terriblement efficace. Tant que Philipp ne révélait pas l’existence ou l’emplacement du bâtiment, leur quartier général restait invisibles aux yeux de tous.

Sans perdre de temps, Andreï entra dans une bâtisse à la façade richement décorée et disparut derrière l’encadrement de la porte. Le hall était sinistre et un unique escalier de pierre s’offrait à lui. Sans se formaliser de l’aspect funeste des lieux, il monta les marches quatre à quatre et arriva rapidement au premier palier. Sans hésiter, il s’engouffra dans un dédale de couloirs mal éclairés. Voilà bientôt un an que les Pozhiratelis avaient posé leurs bagages ici, et pourtant, plus de la moitié du bâtiment n’avait pas encore été aménagée. Faute de temps. Andreï s’était souvent demandé ce que Philipp comptait faire de toutes ces pièces vides… il le suspectait depuis longtemps d’avoir une idée derrière la tête, mais allez savoir quoi. Le maîtres de Pozhiratelis n’était pas du genre bavard.

Arrivé devant la salle où devait avoir lieu la réunion, Andreï pris quelques secondes pour élever une barrière mentale autour de son esprit. Une habitude qu’il avait prise le jour où il s’était rendu compte que son supérieur lisait ses pensées sans se gêner, un sentiment désagréable et humiliant. Von Roppelt était peut-être le sorcier le plus talentueux du monde, cela ne lui donnait pas le droit de fouiner dans la tête des gens sans leur demander leur avis.
Sans prendre la peine d’annoncer sa présence, Andreï actionna la poignée et entra dans la pièce.
L’ambiance avait l’air électrique. Philipp était déjà là, bien entendu, ainsi que Ralica à en juger par les boucles brunes qui dépassaient de son siège.

« Bonsoir Philipp. Ralica. »

D’un hochement de la tête, il les salua et se glissa à sa place, à la droite de son supérieur.

« Et...ah ! Mademoiselle Berezine ! j’ignorais que nous aurions l’honneur de vous avoir parmi nous ce soir. Soyez la bienvenue. »

Andreï offrit un haussement de sourcils surpris à von Roppelt. La présence de la petite nouvelle à leur table était pour le moins … surprenante. Mais après tout, Philipp devait avoir ses raisons. Tout comme il devait avoir ses raisons pour avoir refusé de préciser à son bras-droit l’objet de la réunion de ce soir.

Mes hiboux : 609 Mon âge IRL : 27

En attendant que mes collègues arrivent, je fais apparaître des verres finement ouvragés ainsi qu’une bouteille de vin encore scellée. Un deuxième coup de baguette et des assiette dorées apparaissent au centre de la table, remplies d’amuse-bouches aux saveurs balkaniques. La réunion risque d’être longue et j’imagine qu’aucun d’entre nous n’a déjà eu le temps d’aller manger. Autant prendre des forces tout de suite.

Ralica et Andreï arrivent quasiment en même temps. Je répond à leur salut en hochant la tête et les laisse s’installer. D’un geste expert, je fais sauter le bouchon de ma bouteille et sers mes invités avec générosité.

« C’est un tout nouveau cru, vous m’en direz des nouvelles. »

D’autres trouveraient ça bizarre de servir une boisson moldue à une réunion entre mangemorts...mais ce n’est pas de ma faute si les sorciers n’ont jamais été capable d’égaler la finesse du vin. Et tout particulièrement de ce vin là. La bouteille est une création quasiment unique provenant du domaine de mon grand-père. Il me l’a offerte l’année dernière et j’avais d’abord prévu de la partager avec Davin, sachant qu’un connaisseur comme lui apprécierait sans doute. Et ironiquement, quelque mois plus tard, mon bras droit mourait empoisonné en buvant sa boisson préférée.

Je laisse mes collègues prendre leurs verres et inspecte rapidement les parchemins qu’Andreï m’a apporté. Je hoche la tête, satisfait. Tout y est. La réunion peut donc commencer.

« Bien.
Je vous remercie d’être venus ce soir. Avant d’entrer dans le vif du sujet, je tiens à préciser que cette réunion est strictement confidentielle. Rien qui ne se dira entre ces murs ne doit devra en sortir. Est ce que c’est compris ? »

J’adresse un regard appuyé à Arya. Ma remarque la concerne surtout elle. C’est la première fois qu’elle assiste à l’un de nos rassemblements et je préfères que les choses soient claires dès le départ. Chez les Pozhirathelis, le silence est roi.
Je finis par détacher mon regard de ma nouvelle collègue et reporte mon attention sur les papiers posés devant moi.

« Comme vous le savez sans doute, le Secrétariat a décidé d’organiser une nouvelle édition du tournoi des troi sorciers. Elle aura lieu l’année prochaine. »

Ce n’est pas un hasard si nous avons infiltré Davin au Secrétariat européen. Ca fait un peu plus d’un an qu’il récupère des informations confidentielles concernant l’événement et qu’il me les transmet. Jusque là, personne d’autre que lui et moi n'était dans la confidence.

« Jack Lee soutient que l’événement est censé célébrer la paix retrouvée en Europe depuis l’arrestation de Malo Retrac. Rappelez-vous que la dernière fois qu’il a eu une idée lumineuse de ce genre, les conséquences ont été catastrophiques. »

Je fais bien entendu référence aux jeux du pouvoir, désormais tristement célèbres. Ce tournoi, organisé pour renforcer les liens amicaux entre les écoles de sorcellerie européennes avait eu exactement l’effet inverse : Les participants avaient mystérieusement disparus pour être retrouvés des mois plus tard aux quatre coins du monde. L’un d’entre eux avait atterri à Durmstrang et un autre avait même trouvé la mort.

« Tant que Jack Lee sera au pouvoir et continuera à protéger Tiphaine nous continuerons de tourner en rond et la situation ne s’améliorera pas. Nous allons donc nous rendre au Tournoi des Trois Sorciers pour l’aider à quitter ses fonctions. »

Je balaye l’assemblée du regard, examinant leur réaction.

« Des questions ? »

Mes hiboux : 78

Réunion de Pozhiratelis

arya berezine & ralica kovrov & andreï ivankov & philipp von roppelt

En attendant que le reste des Pozhiratelis conviés arrivent, Arya observa les gestes de Von Roppelt, le regardant faire apparaître sur la table du vin et des amuses-bouches. Pas de sang, évidemment, puisque personne n'était au courant de sa particularité. Non qu'elle ait cherché à la cacher, cette fois, c'est juste que personne ne s'était demandé comment une femme aussi jeune pouvait avoir réussi les tests imposés par le chef aussi aisément. Ils ont certainement pensé que c'était grâce à sa détermination et son talent naturel. Ca l'arrangeait bien, en soit, elle n'aurait pas à mentir à son ''maître''.

La première personne à arriver fut une femme approchant de la quarantaine. Elle se dirigea droit vers Arya qui devina qu'elles seraient voisines de table.

Mademoiselle Berezine, je suppose? Andreï m'a beaucoup parlé de vous ; en bien, je vous rassure. Je suis Ralica Kovrov.

La femme, Ralica, était visiblement enthousiaste d'assister à cette réunion et de faire la rencontre de la nouvelle recrue. Avec un sourire Arya serra donc la main qu'elle lui tendait.

C'est bien moi. Enchantée de faire votre connaissance.

A peine sa voisine - elle avait en effet bien deviné - s'était-elle installée qu'un nouvel arrivé fit son entrée dans la vaste salle. Sans peine, Arya reconnut Ivankov, l'homme qui lui avait fait passer des tests et l'avait jugée apte à devenir une Pozhirateli et à donc pouvoir rencontrer Von Roppelt. Il salua ses deux collègues avant de se tourner vers elle d'un air étonné.

Et...ah ! Mademoiselle Berezine ! j’ignorais que nous aurions l’honneur de vous avoir parmi nous ce soir. Soyez la bienvenue.

D'un seul mouvement de tête, Arya le salua et le remercia avec un sourire de circonstance. Elle se tourna ensuite vers Von Roppelt qui leur servait du vin à chacun sans demander si quelqu'un s'en passerait. Se doutant qu'un refus serait mal venu de sa part, la vampire s'empara d'un verre et ne fit aucun commentaire. Après tout, la couleur était semblable à celle du sang, elle pourrait donc faire semblant de l'apprécier.

Bien. Je vous remercie d’être venus ce soir. Avant d’entrer dans le vif du sujet, je tiens à préciser que cette réunion est strictement confidentielle. Rien qui ne se dira entre ces murs ne doit devra en sortir. Est ce que c’est compris ?

Bien que se sentant extrêmement visée par cette requête, Arya se contenta d'un vague signe de tête. Il ne le savait pas encore, mais il pouvait avoir confiance en elle ; si elle n'était pas du genre à s'associer à d'autres gens, elle s'était engagée à être une bonne Pozhirateli et ferait donc tout ce qu'on lui demandait. A part peut-être mourir pour la cause... là, elle préférerait tuer ses assaillants plutôt que se sacrifier pour garder des secrets.

Comme vous le savez sans doute, le Secrétariat a décidé d’organiser une nouvelle édition du tournoi des trois sorciers. Elle aura lieu l’année prochaine.

Tout le monde était au courant, bien sûr. Même Arya, qui venait de rejoindre définitivement la Bulgarie depuis quelques semaines à peine n'avait entendu parler que de ça dans les médias. A croire que plus rien d'autre n'importait, effacé sous la grandeur de ce fameux tournoi. Soupirant, elle espéra que toute la réunion ne porterait pas sur cet événement ennuyeux et qu'on ne lui demanderait pas de s'y mêler d'une quelconque façon. Surveiller des mômes n'était en aucun cas la raison de son engagement pour la cause des Pozhiratelis.

Jack Lee soutient que l’événement est censé célébrer la paix retrouvée en Europe depuis l’arrestation de Malo Retrac. Rappelez-vous que la dernière fois qu’il a eu une idée lumineuse de ce genre, les conséquences ont été catastrophiques.

Arya fronça les sourcils, ne comprenant pas. Elle était en Russie au moment des fameux Jeux du Pouvoir dont doit parler Von Roppelt et, même si elle sait qu'elles en avaient été les conséquences, elle n'avait pas appris comment ça avait dérapé. Là-haut, on se fichait un peu des menus problèmes des autres écoles de magie et, enfermée dans le département des mystères de son Ministère, elle n'avait été au courant de rien pendant quasiment tout le déroulement des Jeux. Il faudrait qu'elle se renseigne sur ça, au moins pour sa culture.

Tant que Jack Lee sera au pouvoir et continuera à protéger Tiphaine nous continuerons de tourner en rond et la situation ne s’améliorera pas. Nous allons donc nous rendre au Tournoi des Trois Sorciers pour l’aider à quitter ses fonctions.

Là, ça devenait intéressant et concret. On ne lui demanderait pas de surveiller et protéger des gamins, mais de participer au renversement du Secrétaire Européen. Rien que ça. Elle imaginait déjà plusieurs scénarios, incluant le meurtre, le kidnapping, l'usage de l'Impero pour qu'il démissionne tout seul... Tout ça pourrait être grandement amusant, mais elle se douta que Von Roppelt avait déjà un plan bien précis, sinon il ne les aurait pas fait venir. Sauf s'il faisait partie de ces gens sans aucune imagination qui demandaient des idées à leurs employés pour ne pas avoir à trop réfléchir. Non, il ne devait pas faire partie de ces gens.

Quand il demanda si il y avait des questions, Arya s'attendait à ce que tout le monde se mette à parler en même temps, mais un silence de mort régna quelques secondes dans la salle. Voyant que personne ne désirait parler de suite - n'ayant pas de questions ou étant sous le choc de la révélation - elle osa ouvrir la bouche en premier.

J'en ai une, oui. Comment comptez-vous faire ça? Meurtre, enlèvement, intimidation... ?

Elle faillit ajouter que, si il envisageait le meurtre, elle se ferait une joie de le vider de son sang, mais elle se douta que ce ne serait pas approprié et s'arrêta donc là.

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Mes hiboux : 13 Mon âge IRL : 24

Ralica s'était à peine installée que la porte s'ouvrit à nouveau pour faire entrer Andreï, les bras chargés de rouleaux de parchemins. Depuis le décès – le meurtre – de Nikolov, c'était à lui qu'était revenu le rôle de bras droit de Philipp. Si Ralica aurait été honorée d'obtenir elle aussi ce titre, elle ne pouvait que reconnaître qu'il allait bien mieux à Andreï qu'à elle-même. Et ça ne l'empêchait pas pour autant d'être une excellente Pozhirateli. Elle avait juste quelques responsabilités de moins.

Avec un signe de tête, elle salua son collègue.

Bonsoir Andreï.

Dés que Philipp fut assis, il entreprit de servir des verres de vins à ses trois invités. Ils seraient donc en comité réduit. Ce n'était pas plus mal ; Ralica préférait ça aux grandes tablées où de nombreuses discussions lui faisaient tourner la tête en tous sens. Ici, au moins, il n'y aurait pas trop de brouhaha. Dès qu'un verre fut placé face à elle, Ralica en but une petite gorgée avec une moue appréciatrice. Un très bon vin, effectivement. Nikolov l'aurait lui aussi apprécié.

Comme souvent, Philipp entama la réunion par un bref rappel de l'importance de la confidentialité. S'il prenait un jour l'envie à l'un d'eux de parler, il ne pourrait dire au moment de la sentence qu'il ou elle n'avait été prévenu. Cette fois, pourtant, il fixa plus intensément la nouvelle, ayant déjà eut la preuve que les deux autres étaient fiables. Arya, elle, venait d'arriver et n'avait encore pu montrer sa fidélité à qui que ce soit. Et qu'Andreï la juge apte à devenir membre à temps plein ne suffisait pas à ce qu'elle obtienne la confiance de qui que ce soit. Pas celle de Ralica, en tout cas. Pas si rapidement.

La discussion tourna ensuite vers le Tournoi des Trois Sorciers qui serait organisé lors de l'année scolaire suivante. Une futilité inutile, aux yeux de Ralica qui n'en voyait pas l'intérêt. On disait, comme pour les Jeux du Pouvoir, que c'était pour consolider les liens entre les trois écoles, mais était-ce seulement possible ? Hormis Beauxbâtons qui était à peu près neutre, les école étaient dirigées par des membres – les dirigeants, même – des Mangemorts, comment pourraient-ils s'entendre ? D'autant que, outre les problèmes ''politiques'' des groupes Mangemorts, les deux directeurs avaient un passif personnel.

Non, selon Ralica, tout ceci n'était que pure perte de temps. A moins que Philipp ne décide d'y ajouter un peu d'action...

Elle comprit assez aisément où il voulut en venir en parlant d'aider Lee à quitter ses fonctions. Un espèce de régicide, en quelque sorte. Mais alors, qui placerait-on à la place du Secrétaire Européen ? Un proche des Pozhiratelis ou un neutre, de façon à ce que la situation actuelle ne se reproduise pas ? A moins que ni les Pozhiratelis ni les Death Eaters n'aient de contrôle là-dessus ; ainsi le risque serait qu'un fidèle de Retrac ne soit promu naturellement et que tout recommence.

Plongée dans ses pensées, Ralica ne songea pas un instant à poser une question à Philipp. Arya, elle, ne s'en priva pas et demanda directement comment ça se déroulerait. Une plutôt bonne question, effectivement. Savoir par quel moyen serait faite la chose était tout aussi important que savoir ce qui se passerait après.

Ralica attendit un moment avant d'elle aussi prendre la parole.

S'occuper de Lee est urgent, je vous l'accorde, mais ne craignez-vous pas que Retrac ne place une autre personne de confiance à ce poste ? A moins que vous n'ayez déjà une idée de qui prendrait la place de l'actuel Secrétaire ?

Si Ralica se doutait bien que leur chef aurait absolument tout pris en compte avant de leur exposer son plan, elle ne pouvait s'empêcher de penser à la part que jouerait le hasard dans cette histoire. Après tout, Philipp n'était ''que'' directeur d'école, il n'était pas en mesure d'impacter la hiérarchie du Secrétariat autrement qu'en éliminant les membres gênants. Après avoir retiré Lee du tableau, comment feraient-ils pour que la situation ne reste inchangée – ou pire – avec un autre ennemi au pouvoir ?

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Spoiler:

En attendant la réaction de mes collègues, je pioche un petit cône de pâte dorée dans l’assiette posée devant moi. Caviar d’aubergine et de hareng fumé. Fondant et assaisonné à la perfection. Un délice.
Tout en mâchant lentement ma petite merveille, je tourne la tête vers Andreï, m’attendant à ce que la première réaction vienne de lui. Mais il reste silencieux, un masque impassible sur le visage. C’est finalement Arya qui prend la parole en premier, et sa question a le mérite d’être directe. À côté d’elle, Ralica en profite pour enchaîner. Ce qu’elle me demande me laisse légèrement perplexe. J’avale mon reste de gâteau et secoue négativement la tête. Visiblement la Kovrov n’a pas encore compris où je voulais en venir.

« Je ne vous parle pas d’éliminer Jack Lee juste pour le plaisir de l’éliminer. Si mon but était de le faire disparaître discrètement je ne prendrai pas de tels risques. »

Le plan que j’expose aujourd’hui à mes mangemorts n’a rien à voir avec une envie de vengeance personnelle. C’est beaucoup plus que ça. C’est le fruit de longues années de réflexion, passées dans l’ombre à attendre patiemment que mon tour arrive. Je n’ai jamais pris part à la bataille que voulait livrer l’Angleterre, et je m’en félicite car j’ai économisé mon énergie pour imaginer le scénario parfait, celui qui allait me permettre de frapper l’Europe magique en plein coeur. Et ce scénario, c’est le Secrétariat lui-même qui me l’offre sur un plateau sans même le soupçonner. Parce que je ne veux pas éliminer Jack dans l’ombre. Je veux que ça se sache. Je veux que l’Europe entière le sache. Alors quelle plus belle occasion que le Tournoi des Trois Sorciers ?

« Le vrai objectif de notre mission est de prendre le contrôle du Secrétariat. L’enlèvement de Jack Lee n’est qu’une étape pour parvenir à nos fins. Une étape importante, certes, mais juste une étape.

Et c’est aussi pour cette raison qu’il ne doit pas mourir. Ou du moins, pas pour l’instant. »

Je tourne la tête vers Arya. La question semblait l’intéresser et elle a bien raison : notre façon d’agir déterminera en grande partie la suite du plan.

« Tant que nous détiendrons le Secrétaire vivant, nous aurons un moyen de pression sur les membres du secrétariat et peut-être à long terme, sur Tiphaine. N’oublions pas que son pouvoir est en partie dû à sa relation avec lui.

Les membres du Secrétariat qui refuseront de se soumettre à notre autorité seront éliminés pour servir d’exemple. Les autres n’auront pas d’autre choix que d’obéir au nouveau secrétaire, que je prendrais soin de nommer personnellement. »

C’est audacieux. Très audacieux. Voire même carrément gonflé. En tant que directeur d’une école de magie, je n’ai absolument aucun droit sur le gouvernement européen. Mais j’ai pensé à tout. Ce n’est pas par hasard que j’ai fait tomber le Ministère bulgare l’année dernière. Ce n’est pas par hasard non plus que Davin a occupé un poste lié à la législation au Secrétariat.

« En cas de disparition, de décès ou de maladie, les fonctions du Secrétaire Européen sont exercées provisoirement par son adjoint. Malheureusement, Jack Lee n’a jamais jugé nécessaire d’en nommer un. Ce sont donc les dirigeants des autres pays européens qui exerceront collégialement cette fonction. Lazarov ne fera aucune difficulté pour me léguer ses pouvoirs, quant aux autres Ministres, ils n’auront pas d’autre choix que d’approuver ma décision ou se taire à jamais. C’est la guerre après tout. »

Je marque une pause et croise les mains autour de mon verre.
Nous voici donc arrivés à l’étape un peu délicate du plan. La seule à être encore floue. Je ne pensais pas l’aborder avant la fin de cette conversation, mais Ralica m’a pris de court.

Je ne sais pas encore qui je nommerais à la tête du Secrétariat Européen. Les possibilités ne manquent pas, et chacune a ses avantages et ses inconvénients.
La logique voudrait sans doute qu’il s’agisse d’un Pozhiratheli, et c’est l’option qui me semble la plus fiable. Mais qui envoyer ? On ne s’improvise pas politicien et il faut avoir un minimum d’expérience et de sang-froid pour endosser ce rôle. J’ai évidemment pensé à Andreï. Il serait parfait. Mais l’idée de me séparer encore une fois de mon bras-droit ne m’enchante pas vraiment. Et parmi les mangemorts qui ont toute ma confiance il resterait Ralica. Discrète, mais pas moins intelligente et redoutable…pourquoi pas.
Ou alors quelqu’un d’autre qui soit entièrement acquis à notre cause. Lazarov par exemple. Un pantin de choix...

« Je n’ai pas encore décidé qui succèdera à Jack Lee, je suis ouvert à vos propositions. »

Mes hiboux : 78

Réunion de Pozhiratelis

arya berezine & ralica kovrov & andreï ivankov & philipp von roppelt

Après avoir posé sa question, Arya décidé tout de même de faire honneur à la boisson qu'on lui avait servie. Elle ne toucherait pas à la nourriture, par contre, ne voyant pas l'intérêt de manger quelque chose qui ne la rassasierait pas. Prenant son verre avec délicatesse, elle le porta à ses lèvres et réprima une grimace en en buvant une gorgée. Bien que la couleur était semblable à son breuvage habituel, le goût était immonde, fade et sans aucun intérêt. Les humains devaient probablement l'apprécier, mais un vampire ne dépenserait jamais une Noise pour ça.

S'occuper de Lee est urgent, je vous l'accorde, mais ne craignez-vous pas que Retrac ne place une autre personne de confiance à ce poste ? A moins que vous n'ayez déjà une idée de qui prendrait la place de l'actuel Secrétaire ?

Arya tourna la tête vers Ralica. Sa question était très pertinente : prendre tant de risques pour simplement se retrouver dans la même position serait complètement stupide et insensé. Il faudrait mettre quelqu'un de leur clan à la tête de l'Europe, sinon toute l'action ne servirait à rien à part les ridiculiser. Arya imagina déjà les titres des journaux : "Les Pozhiratelis pensaient faire un bon coup mais se retrouvent au point de départ. Désorganisés, mal préparés ou simplement pas à la hauteur ?" Pas question ; elle ne les avait pas rejoints pour donner des coups d'épées dans l'eau.

Je ne vous parle pas d’éliminer Jack Lee juste pour le plaisir de l’éliminer. Si mon but était de le faire disparaître discrètement je ne prendrai pas de tels risques.

Arya sourit. Ils ne feraient donc pas les choses dans l'ombre mais sous le feu des projecteurs... Voilà qui lui plaisait. Un peu d'actions, de risques et de dangers seraient amusants, bien plus que de devoir se cacher.

Le vrai objectif de notre mission est de prendre le contrôle du Secrétariat. L’enlèvement de Jack Lee n’est qu’une étape pour parvenir à nos fins. Une étape importante, certes, mais juste une étape. Et c’est aussi pour cette raison qu’il ne doit pas mourir. Ou du moins, pas pour l’instant.

Chose rassurante : il comptait visiblement obtenir des résultats concrets et semblait avoir un but plus grand qu'un simple enlèvement. Contrôler le Secrétariat serait un grand pas pour les Pozhiratelis qui prendraient enfin le dessus sur les Death Eaters. Pour une fois, ils auraient une réelle chance de vaincre.

Chose ennuyante : ils ne tueraient pas Lee et devraient se coltiner un prisonnier. Arya étant la dernière arrivée, il y avait une chance pour qu'on la charge de le surveiller, une espèce de test ultime pour prouver ses compétences. A moins qu'on ne juge le risque trop grand et que Von Roppelt refuse de laisser une célébrité aux mains de ce qu'il voit comme une enfant à peine sortie du nid. Si il savait...

Tant que nous détiendrons le Secrétaire vivant, nous aurons un moyen de pression sur les membres du secrétariat et peut-être à long terme, sur Tiphaine. N’oublions pas que son pouvoir est en partie dû à sa relation avec lui.

Les membres du Secrétariat qui refuseront de se soumettre à notre autorité seront éliminés pour servir d’exemple. Les autres n’auront pas d’autre choix que d’obéir au nouveau secrétaire, que je prendrais soin de nommer personnellement.

Une dictature basée sur la peur plutôt qu'une démocratie relative. Plus cette conversation avançait, plus Arya se réjouissait de faire partie de ce plan et de cette organisation. Elle qui pensait se débrouiller très bien seule comprenait finalement l'importance du groupe : on pouvait faire des choses bien plus grandes que de simples meurtres dans les rues sombres. Ce serait plus dangereux, certes, mais tellement plus excitant...

En cas de disparition, de décès ou de maladie, les fonctions du Secrétaire Européen sont exercées provisoirement par son adjoint. Malheureusement, Jack Lee n’a jamais jugé nécessaire d’en nommer un. Ce sont donc les dirigeants des autres pays européens qui exerceront collégialement cette fonction. Lazarov ne fera aucune difficulté pour me léguer ses pouvoirs, quant aux autres Ministres, ils n’auront pas d’autre choix que d’approuver ma décision ou se taire à jamais. C’est la guerre après tout.

Pour ce dernier point, Arya pourrait aider à ne pas parvenir à une solution aussi radicale que le meurtre. Bien qu'elle ait un goût assez prononcé pour les décès, elle adorait encore plus semer le trouble dans les rangs adverses... en hypnotisant les Ministres pour qu'ils rejoignent la cause de Von Roppelt, par exemple. Au lieu de le faire passer pour l'unique méchant de l'histoire, cela donnerait aux peuples l'impressions que leurs chefs sont des traîtres, qu'ils agiront de leur propre chef et pas sous la menace d'un autre. Après, même s'ils remplacent leurs Ministres, Arya n'aurait aucun mal à recommencer jusqu'à ce qu'ils se lassent.

Malheureusement, cela impliquait de révéler sa nature aux autres et elle se mettrait en danger pour une possibilité qu'ils ne choisiront peut-être pas. Après tout, elle était entourée de mortels qui, en règle générale, ont peur de ce qu'ils ne peuvent pas contrôler. Arya étant la plus incontrôlable des créatures, ils la tueraient peut-être... sauf si elle parvenait à se rendre indispensable.

Je n’ai pas encore décidé qui succédera à Jack Lee, je suis ouvert à vos propositions.

Arya tiqua en entendant Von Roppelt avouer qu'il n'avait pas encore tout planifié. Elle ne s'était pas non plus attendue à ce qu'il soit le genre de chef à demander conseil à ses Mangemorts... C'était étonnant. Elle regarda les gens autour d'elle et les jaugea du regard une seconde. Si Von Roppelt n'était pas déjà directeur de Durmstrang, il aurait été parfait pour ce poste, mais il lui sembla qu'il n'aura pas envie de quitter son école. Préférer rester avec des gosses plutôt que contrôler l'Europe, voilà bien une décision que la vampire ne comprenait pas.

Ivankov pourrait être un bon candidat, tout comme Kovrov. Néanmoins, aucun d'entre eux n'était aussi qualifié qu'elle qui, en deux cent ans de vie, avait travaillé dans à peu près tous les domaines des Ministères et en connaissait un rayon en politique. Malheureusement, elle avait la tête d'une fille de vingt ans, personne ne la prendrait au sérieux à moins de trouver un moyen pour la faire vieillir physiquement.

Je ne sais pas qui serait le mieux à sa place à la tête du Secrétariat, mais je peux peut-être vous aider à contrôler les Ministres afin qu'ils obéissent sans rechigner à vos ordres.

Elle fit une pause de quelques secondes, le temps de se décider. Allait-elle leur parler de ses capacités ou détourner la vérité afin de savoir d'abord s'ils accepteraient de collaborer avec un vampire sanguinaire ? Mentir à Von Roppelt n'était évidemment pas la meilleure solution mais Arya tenait à la vie avant tout et opta donc pour un pieux mensonge.

Il y a cette fille que je connais, une vampire sanguinaire. Elle boit du sang humain depuis tellement d'années qu'elle est capable d'hypnotiser n'importe qui en quelques secondes et leur faire faire des choses qui les répugneraient en règle générale. Elle n'aurait aucun mal à rallier les Ministres à votre cause et vous n'auriez pas à vous salir les mains ni perdre votre temps à tenter de les convaincre.

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Mes hiboux : 13 Mon âge IRL : 24

Lorsque Von Roppelt prit la parole, ce fut d'abord pour répondre à Arya. Il comptait kidnapper le Secrétaire puis prendre le contrôle des Ministères afin de diriger l'Europe en mettant à sa tête une personne de confiance. En plus, cela affaiblirait Retrac, l'ennemie jurée des Pozhiratelis, car elle perdrait une relation importante, un père adoptif qui couvrait le moindre de ses crimes. Enfin, elle serait jugée et peut-être qu'elle retournerait à Azkaban. Pour de bon, cette fois.

Alors que Ralica commençait à apprécier le plan de Von Roppelt consistant à contrôler les Ministères et donc le Secrétariat, elle fut surprise et étonnée de l'entendre dire qu'il restait une faille. Lui non plus ne savait pas qui placer à la tête de l'Europe. Ainsi elle avait soulevé une bonne question en demandant qui serait le nouveau Secrétaire. Quand le chef des Pozhiratelis demanda s'ils avaient des suggestions, elle pensa à Nikolov, qui était le candidat idéal mais qui a connut un sort tragique qui n'avait pas encore été puni.

Elle n'avait aucune idée de qui pourrait prendre ce poste. Andreï pourrait certes être qualifié, mais Von Roppelt voudrait-il mettre son bras droit à ce poste ? Elle-même n'avait nullement les compétences pour occuper ce poste. Elle était formée pour être agent de la police magique puis pour devenir professeur à Durmstrang. Elle était une femme d'action, incapable de rester coincée derrière un bureau avec des fourmis à ses pieds pour la servir. Bien entendu, si Von Roppelt lui demandait, elle deviendrait la Secrétaire Européenne, mais elle était certaine de ne pas être la mieux placée pour cela.

Arya, la nouvelle, prit ensuite la parole. Si Ralica s'était attendue à ce qu'elle propose un nom, elle fut étonnée d'entendre ses mots. Elle connaissait une vampire qui pourrait être utile pour contrôler les Ministres. Une vampire, une créature incontrôlable dont il faut toujours se méfier. Enfin, c'est ce qu'elle avait entendu dire, n'ayant jamais eu la chance d'en rencontrer ou d'en tuer un. En plus, cette fille n'était pas une Pozhirateli, les autres pourraient-ils se fier à elle pour une tâche aussi importante ? Ralica, elle, ne s'y fierait pas tant qu'elle n'aurait pas la marque gravée sur sa peau.

Et qui nous dit que cette fille n'essayera pas de nous hypnotiser ou de nous tuer ?

Si cette vampire était aussi puissante que le disait Arya, elle pourrait tout aussi bien essayer de prendre l'avantage sur eux et les utiliser pour un plan tordu ou simplement les vider de leur sang pour accumuler encore plus de pouvoir. Non, Ralica ne trouvait pas que collaborer avec ce genre de créature était une bonne idée. En tout cas, elle ferait tout pour rester loin d'elle.

Elle se tourna vers Von Roppelt.

Sauf votre respect, monsieur, je pense qu'une autre solution serait préférable à ce genre d'association. Les vampires sont incontrôlables, surtout les sanguinaires, je préférerais encore utiliser moi-même des Impero à tous les Ministres plutôt que de faire appel à cette fille.

Ralica se tourna ensuite vers Andreï qui n'avait presque pas dit un mot depuis son arrivée. Avait-il été mis au courant de tout cela plus tôt ? Ca expliquerait son silence et, en tant que bras droit du chef, ce ne serait pas étonnant. En attendant une réaction à ses paroles, de la part de Von Roppelt ou d'Arya, elle s'empara de son verre et prit une nouvelle gorgée de vin.

Mes hiboux : 3

Depuis le temps qu'Andreï encourageait von Roppelt à prendre un peu plus d'initiatives, il aurait dû être le premier à se réjouir du discours de son supérieur. Et pourtant, quelque chose l'en empêchait. Une pointe de méfiance commençait à s'insinuer lentement dans son esprit... un sentiment aussi instinctif et inexplicable, et qu'il ne connaissait que trop bien. La première fois qu'il l'avait ressenti, c'était il y a plus de vingt ans, lorsqu'il avait lui-même gravé le corbeau des Pozhirathelis dans la chair de Philipp. Et depuis, il n'avait jamais réussi à se débarrasser de cet espèce de malaise étrange.

Troublé, Andreï observa son supérieur à la dérobée.
Philipp était bizarre. Et pas dans le sens mystérieux comme la plupart des sorciers aimaient à le penser. Non. Quelque chose clochait avec lui, et depuis toujours. Andreï en était convaincu, même si il n'avait pas encore trouvé quoi. Parce que cette méfiance qu'il ressentait, elle devait bien avoir une raison d'être là, non ?

Sourcils froncés, le bras droit des mangemorts attrapa son verre et le fit tourner lentement entre ses doigts. S’occuper les mains était encore le meilleur moyen pour chasser ces pensées peu réjouissantes de son esprit... C'était stupide de penser à ça maintenant, d'autant plus que dans le fond, le plan de Philipp n’était pas totalement absurde. Même si il comportait encore trop de parts d'ombre à son goût... À commencer par cette question de succession qu'Arya avait très justement mise en avant et que von Roppelt avait subtilement esquivée.

[...]
En prenant son temps, Andreï leva son verre juste assez pour y tremper les lèvres et avaler une petite gorgée de vin. Il ignorait d’où venait la lubie de Philipp pour cette boisson moldue, mais il fallait avouer qu’elle avait une certaine noblesse.

«Je pense que c'est vous qui devriez prendre la place de Lee.

Malgré les affirmations de son chef, Andreï était totalement convaincu qu'il savait déjà très bien qui il allait nommer à la place de Jack Lee. Von Roppelt était complètement angoissé par l'imprévu. Le fait qu'il n’ait pas planifié une partie aussi...capitale de son plan était totalement impossible. Il leur mentait, c’était évident. Et Andreï y voyait une carte à jouer.

«Vous avez de l'influence. Vous avez du talent. Les sorciers vous craignent. Si vous voulez affirmer la position des Pozhirathelis il n'y a pas de meilleur façon de s'y prendre. N’ai-je pas raison ?

Andreï se tourna vers Ralica et Arya, espérant un peu de soutien de leur part. Il savait très bien que l'idée n'enchanterait pas Philipp, lui qui détestait la politique et pire encore, être au centre de l'attention générale. Mais stratégiquement, c'était une option très intéressante pour les mangemorts. Et ... pour lui. Parce qu'une fois Philipp loin de la Bulgarie, le commandement des mangemorts lui reviendrait de droit. Et il aurait alors le champ libre à Sofia.

[...]
Le proposition d'Arya arracha un sourire en coin à Andreï. C’était bien mal connaître von Roppelt que d’avancer une proposition pareille. Jamais leur supérieur n'accepterait. Faire appel à l’aide d’inconnus n’était pas dans l’habitude des Pozhirathelis, surtout lorsqu’il s’agissait de missions délicates comme celles-ci. Il laissa donc à son supérieur le soin de remettre la nouvelle à sa place, et préféra se concentrer sur le coeur du problème.

«En fait, je crois que nous serions tous curieux d'en savoir un peu plus sur la façon dont vous comptez vous y prendre...
Le Secrétariat ne commettra plus les mêmes erreurs qu'il y a six ans. Le tournoi des trois sorciers est un événement extrêmement attendu par tout le monde, la sécurité sera renforcée, particulièrement autour de Jack Lee. Et je n'ai aucune envie d'y laisser ma peau.

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Je pince les lèvres et gratifie mon adjoint d'un long regard perçant. C’était le seul détail que je n’avais absolument pas envie d’évoquer ce soir, et voilà qu'il s’amuse à enfoncer le clou. Il va devoir apprendre à tenir sa langue si il veut garder sa place ici...
Moi, Secrétaire européen...laissez moi rire. Bien sûr que l'idée m'a déjà effleuré l'esprit, mais pour l’instant ma place est à Durmstrang. Pas à la tête du continent. J’ai besoin de quelqu’un en qui je puisse avoir une confiance aveugle, qui soit doué en politique, charismatique, convaincant, diplomate. Or le dernier argument me met automatiquement hors jeu…. je ne suis pas fait pour mener des hommes… ce serait une catastrophe.

Je resserre nerveusement ma prise autour de mon verre et ouvre la bouche pour répliquer, lorsqu’ Arya a la bonne idée de changer de sujet. Parfait.

[...]

Je tourne lentement la tête vers ma nouvelle recrue, les sourcils froncés dans une mimique à chemin entre l'étonnement et l'agacement. C’est la première fois qu'un de mes hommes ose me faire une offre aussi ... ridicule. Jamais les Pozhirathelis ne se sont abaissés à laisser quelqu’un d’autre faire leur travail à leur place, et ce n’est pas maintenant que cela va changer. Un mangemort ne se défile pas. Il exécute ce qu’on lui demande de faire, point à la ligne.
Je secoue la tête sans quitter la jeune femme du regarde.

« C’est hors de question. »

Pas besoin de me justifier plus que nécessaire, de toute façon j’ai déjà d’autres plans pour les Ministres.

« Avant d’être assassiné Davin a eu le temps de récupérer...ceci. »

Sans autre forme de cérémonie, j'attrape l'un des épais rouleaux posés devant moi et me lève. Lentement, je défais les attaches qui le maintiennent fermé et le déroule au centre de la table, de façon à ce que chacun puisse voir.

« Les plans du stade où se déroulera l'épreuve finale du tournoi. »

La feuille de parchemin représente une carte soigneusement tracée et annotée. Tout est organisé de façon parfaitement symétrique autour de trois grands espaces rectangulaires. À en croire les annotations, il s'agirait d'une seule construction comportant plusieurs étages quasiment identiques. Et autour de ces implantations aux dimensions effrayantes, on aperçoit un espace dont les limites n'ont pas été tracées entièrement. Je n'ai jamais mis les pieds à Beauxbâtons, et je ne saurais donc dire si il s'agit d'une partie du palais ou pas... mais je pencherai plutôt pour la représentation d'un immense jardin.

« Nous ignorons pour l'instant en quoi consistera exactement cette tâche... Tout ce que nous savons, est que cet espace est composée de deux parties principales. Celle dédiée au déroulement de l'épreuve, que vous voyez au centre, et une autre partie qui se trouve plus probablement à l'extérieur. »

Je déplace mon doigt le long des traits qui figurent sur la carte, et qui évoquent au choix la forme conique de tentes ou bien de sapins.

« Vous y retrouverez notamment une zone mixte où élèves, professeurs et autres supporter pourront échanger librement entre eux. Et plus intéressant, une zone réservée aux invités officiels. »

Je désigne un espace légèrement en retrait dans un coin de ce que j'imagine être une cour intérieure, et qui est totalement coupé du palais. Aucun couloir, aucune porte, aucune ouverture à part l'entrée principale, ridiculement petite comparée au reste du bâtiment.

« Contrairement aux autres zones, celle-ci ne comporte qu'un accès unique qui sera strictement réglementé. C'est aussi la seule façon d'accéder à la tribune privée des Ministres d'où le secrétaire prononcera son discours. Donc impossible d'y accéder si on ne fait pas partie soi-même du gouvernement...

Quatre heures avant le début de l'épreuve, un repas est prévu à cet endroit pour tous les invités officiels. C'est précisément à ce moment là que nous agirons. Ralica et moi nous chargerons d'attirer Jack à l'écart et de le mettre hors d'état de nuire. Andreï et Arya nous rejoindront et transplaneront avec lui jusqu'ici. Pendant ce temps je prendrais la place du Secrétaire et personne ne se doutera de ce qui est arrivé, jusqu'à ce que je prononce moi-même le discours de Lee. »

Je relève la tête du plan et balaye mon assemblée du regard, curieux de connaître leur réaction.

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Réunion de Pozhiratelis

arya berezine & ralica kovrov & andreï ivankov & philipp von roppelt

Je pense que c'est vous qui devriez prendre la place de Lee. Vous avez de l'influence. Vous avez du talent. Les sorciers vous craignent. Si vous voulez affirmer la position des Pozhiratelis il n'y a pas de meilleur façon de s'y prendre. N’ai-je pas raison ?

De son côté, Arya ne savait pas s'il avait raison ou non. Elle ne connaissait pas assez Von Roppelt pour savoir si il était un assez bon politicien ou diplomate pour remplir ce rôle, alors elle s'abstint de tout commentaire. Quoique... Si il quittait l'Institut, ce serait à Blue de prendre la direction, non ? Même si la vampire ne côtoyait plus Durmstrang, l'idée de voir cette femme antipathique et nuisible diriger l'école lui donnait envie de la vider de son sang sur-le-champ. Rien que pour ça, elle préférerait devenir Secrétaire elle-même plutôt que laisser le chef y aller. Mais elle ne répondit rien, jugeant que cette décision ne la concernait nullement, et elle fit part à Von Roppelt de la possibilité d'employer une vampire – elle, donc – pour s'occuper des Ministres.

Evidemment, la proposition d'Arya ne fut pas accueillie par des vivats joyeux et des remerciements chaleureux ; elle s'y était attendue. Ce à quoi elle ne s'était pas attendue, en revanche, ce fut la tête des autres, leurs mines choquées, outrées, limite dégoûtées. Pourtant, elle trouvait son idée assez raisonnable et facile, ne voyait pas où était le problème avec ça. Peut-être le fait de déléguer à d'autres ou simplement les vieilles idées comme quoi les vampires étaient des bêtes sanguinaires qui tuaient tout ce qui bougeait... Un cliché, à l'évidence : elle-même ne les avait pas encore vidés de leur sang malgré les douces senteurs qui passaient au travers de leur peau.

Et qui nous dit que cette fille n'essayera pas de nous hypnotiser ou de nous tuer ?

Ralica semblait la plus indignée, presque effrayée à l'idée de côtoyer une créature pareille. Si seulement elle savait à côté de qui elle se trouvait, elle la ramènerait moins ! Mais sa remarque était compréhensible : Arya venait de leur dire qu'elle était très puissante et pouvait soumettre n'importe qui à sa volonté. Il était donc logique que les autres craignent un peu sa compagnie.

Je vous le dis. Elle côtoie des humains au quotidien et, même si elle se nourrit de sang humain, elle est tout à fait capable de se retenir et passe inaperçue dans la société.

Mais Ralica ne l'écouta même pas et s'adressa à Von Roppelt pour le dissuader d'envisager sa proposition. Comme s'il n'était pas capable de prendre ses décisions tout seul ! Il n'avait pas besoin qu'une sous-fifre comme elle lui dise quoi faire... Arya serra les dents de façon désapprobatrice mais écouta ses paroles.

Sauf votre respect, monsieur, je pense qu'une autre solution serait préférable à ce genre d'association. Les vampires sont incontrôlables, surtout les sanguinaires, je préférerais encore utiliser moi-même des Impero à tous les Ministres plutôt que de faire appel à cette fille.

En entendant les derniers mots de Ralica, la vampire leva les yeux au ciel. Elle voulait bien l'y voir, obligée de courir dans tous les pays pour lancer des Impero à chaque Ministres, repasser assez souvent pour s'assurer que la force du sortilège soit toujours suffisante... Elle ne ferait plus que ça de sa vie et n'aurait même plus le temps de donner ses cours. Certes, Arya s'amuserait fortement de la voir galérer ainsi mais ce serait une grande perte pour la cause des Pozhiratelis...

Alors qu'Arya s'était attendue à une remontrance de la part de son formateur, Andreï se contenta de la regarder avec amusement et mépris. Sa position était claire : il était tout aussi contre que Ralica mais ne la rabaisserait pas encore plus avant que Von Roppelt l'enfonce sous terre. Car, à présent, elle était persuadée qu'il serait du même avis que ses deux Pozhiratelis, peut-être même qu'il se montrerait encore plus radical. Mais ce moment n'était pas encore venu et Andreï reprit la parole à l'intention de Philipp.

En fait, je crois que nous serions tous curieux d'en savoir un peu plus sur la façon dont vous comptez vous y prendre... Le Secrétariat ne commettra plus les mêmes erreurs qu'il y a six ans. Le tournoi des trois sorciers est un événement extrêmement attendu par tout le monde, la sécurité sera renforcée, particulièrement autour de Jack Lee. Et je n'ai aucune envie d'y laisser ma peau.

La vampire se montra attentive à ces précisions concernant les Jeux du Pouvoir. Elle ne les avait pas suivis et ne savait donc pas de quelles erreurs il parlait. Sécurité, organisation, négligence... ce pouvait être n'importe quoi. Et, effectivement, cette fois ils feraient en sorte de corriger toutes leurs erreurs pour que rien ne vienne perturber les festivités, aussi inutiles soient-elles... Alors qu'elle espérait recevoir quelques précisions, le sujet fut clos aussi vite qu'ouvert et Von Roppelt se tourna vers elle pour lui donner son avis, qui fut aussi bref qu'incisif.

C’est hors de question.

Vexée par la façon dont elle venait d'être remise à sa place, Arya claqua la langue puis se plongea dans son verre pour masquer sa mine sombre. Il ne lui avait pas laissé une chance de lui annonçer que la vampire dont il était question était une Pozhirateli et se tenait parmi eux. Eh bien tant pis pour lui ! Elle lui avait tendu une perche qu'il avait refusé de saisir, elle ne lui en tendrait donc plus et se contenterait de n'être que le bon petit soldat qu'elle était censée être. Ils n'auraient qu'à se débrouiller sans son expérience et ses talents...

Avant d’être assassiné Davin a eu le temps de récupérer...ceci. Les plans du stade où se déroulera l'épreuve finale du tournoi.

Ravalant sa frustration et son irritation, Arya reposa son verre et posa les yeux sur le plan dont il était question. Elle ne reconnut nullement l'endroit qui aurait pu être un château autant qu'une cabane pourrissant dans les bois. Elle l'écouta leur exposer une partie de son plan qui consistait à kidnapper Lee et le remplacer par Von Roppelt sous Polynectar. La partie floue était comment attirer le Secrétaire hors de la zone sécurisée sans que personne ne s'en rende compte. La vampire aurait pu le bousculer ''par accident'' et l'hypnotiser pour qu'il sorte comme un grand mais... les autres ne voulaient pas d'elle. Alors elle ferma sa bouche et acquiesça pensivement.

Vous ne craignez pas que quelqu'un se doute de quelque chose en vous voyant sortir avec le Secrétaire ? Si j'ai bien compris, il est proche de Retrac, qui est votre ennemie jurée ; je doute donc qu'elle vous laisse l'approcher sans se méfier, ni vous ni un autre Pozhirateli connu. Or, Ralica, Andreï et vous-même ne cachez nullement votre appartenance à ce groupe...

Tandis qu'elle-même n'était connue que comme une employée du Ministère Bulgare. Elle sous-entendait qu'elle devrait aider à cette étape plutôt que simplement récupérer le paquet et le livrer à la planque. Mais, vu comment sa précédente idée avait été reçue...

Ou alors, elle ne s'attendra tellement pas à ce que vous fassiez un mauvais coup ce jour-là qu'elle ne se méfiera pas. La subtilité de la psychologie inversée...

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Mes hiboux : 13 Mon âge IRL : 24

Quand Andreï proposa que ce soit Philipp qui devienne Secrétaire, Ralica fronça le nez d'incertitude. Depuis qu'elle était professeur, elle avait pu remarquer que le directeur aimait son école et ses étudiants, assez pour ne pas les laisser dans d'autres mains que les siennes. Et puis, elle ne l'avouerait jamais à voix haute, mais il n'avait pas le caractère d'un Secrétaire Européen, il était bien trop franc, trop honnête et trop peu diplomate pour occuper ce poste. Non, elle ne le voyait pas du tout changer de métier, surtout pour celui-là. Il ne répondit pas, mais sa tête valait toutes les réponses possibles : il ne voulait même pas aborder la question.

Puis Arya proposa d'inclure une vampire à l'équipe et Ralica avait donné son avis, visiblement pour rien : les deux autres étaient d'accord avec elle. Elle fut soulagée de voir que ni Andreï ni Philipp n'approuvait l'idée d'Arya d'inclure un vampire à l'équipe. Leurs raisons étaient probablement différentes des siennes, ils ne voulaient pas déléguer leur travail à d'autres, mais le résultat était le même et ils n'auraient pas à côtoyer une telle créature. Certes, sa loyauté envers la cause n'aurait nullement été modifiée si Philipp avait accepté, mais si elle avait du se retrouver à bosser avec la vampire, son travail aurait largement régressé étant donné qu'elle aurait passé son temps à se méfier. Non, c'était beaucoup mieux comme ça.

Sans transition, Philipp se leva pour dérouler un large plan sur la table. Attentive, Ralica écouta ses paroles et tâcha de déchiffrer la carte mais, pas plus douée que les autres, ne parvint pas à identifier l'infrastructure. En vérité, elle n'avait jamais beaucoup voyagé et n'avait été en France que... deux fois ? Certainement pas plus et jamais très longtemps, quelques jours maximum. Comme les autres, elle n'avait jamais mis les pieds à Beauxbâtons, même s'il lui semblait peu probable qu'un tel bâtiment en fasse partie, à moins que ça soit une annexe.

Elle écouta le plan de Philipp, assimilant chaque information, notamment celles qui la concernaient. Elle devrait donc aider leur chef à attirer le Secrétaire à l'extérieur, une tâche compliquée qu'il faudra accomplir avec subtilité. Si quelqu'un se doute de quoi que ce soit, ils seraient arrêtés et auraient fait tout ça pour rien. Or, elle avait déjà expérimenté la prison de Nurmengrad et il était hors de question qu'elle y retourne, déjà qu'elle ne restait en liberté que grâce à la protection de Durmstrang... Elle ne voulait pas prendre de risques inutiles.

Elle s'apprêtait à poser une question quand la nouvelle se remit à parler avec son insolence habituelle. Décidément, Ralica l'appréciait de moins en moins... mais elle n'en montra rien et écouta sa réflexion qui, au final, n'était pas si bête que ça. Elle avait notamment raison sur un point : Retrac les tiendrait à l'oeil tout du long et aurait probablement aussi des espions ou collègues chargés de surveiller Lee. Il était évident qu'elle ne se méfierait pas autant de quelqu'un qui n'était pas reconnu Pozhirateli... voire quelqu'un qui ne l'était pas du tout.

Je pourrais régler ce problème aisément. La directrice adjointe Blue semble apprécier les Pozhiratelis ou, du moins, les détester un peu moins que les Death Eater. On pourrait lui demander un de ses cheveux pour que je prenne du Polynectar. Ainsi, si la directrice Retrac voit Kate avec le Secrétaire, elle se posera moins de questions que si c'est moi.

Après, il fallait convaincre la directrice adjointe de jouer un rôle dans leur plan et de ne pas assister à la dernière épreuve. En grande supportrice de son école, c'était peu probable, mais ça valait le coup d'essayer.

Mes hiboux : 3

Opportunité professionnelle. Endroit stratégique. Influence sur le gouvernement.
C'étaient les mots que Philipp avait employé pour justifier le départ de Davin pour le Secrétariat quelques années en arrière. Et aujourd'hui, les mangemorts apprenaient qu'il y avait eu une raison bien différente derrière tout ça. Pendant des mois, et plus vraisemblablement des années, von Roppelt et Nikolov avaient élaboré des plans juste sous son nez sans qu'il ne se soit jamais douté de rien.... Sans que personne d'autre ne se doute de rien. Malgré l'agacement qu'il ressentait à ne pas avoir été mis dans la confidence plus tôt, Andreï devait avouer que c'était plutôt bien joué de leur part. Très très bien joué, même.

Les sourcils figés dans une expression suspicieuse, il leva le nez au-dessus de la carte déroulée sur la table. Bien malin celui qui aurait été capable d'y reconnaître quoi que ce soit...
Les traits pouvaient aussi bien évoquer le château de Beauxbâtons comme la rumeur le laissait entendre que n'importe quel endroit reculé d'Europe. C'était vague. Trop vague pour espérer y jeter les bases d'une mission aussi dangereuse que celle ci. Et un doute commençait à grandir dans l'esprit d'Andreï...

Davin. Ce plan.

Et si l'assassinat de l'ancien bras droit des Pozhirathelis avait justement un lien avec le vol de cette carte ? Philipp leur avait toujours dit que Nikolov détenait des documents et des informations strictement confidentielles... et c'était aussi pour cette raison qu'il avait dépêché deux hommes au secrétariat après le meurtre du vieil homme. Alors se pouvait-il qu'il s'agisse de cette ... carte ?
L'homme se leva à son tour, prit tranquillement une seconde gorgée de vin avant de désigner la feuille de parchemin avec sa coupe. Si sa théorie était vraie, alors ça expliquait beaucoup de choses. Tout comme cela en impliquait de nouvelles : le gouvernement n'aurait pas pris le moindre risque si il avait constaté la disparition de ce plan.

« Comment pouvons-nous avoir la certitude que ces plans n'ont pas été changés depuis... ? »

Sans quitter la carte des yeux, Andreï fit le tour de la table et vint se placer juste derrière ses deux collègues, en face de son chef.

Le plan de von Roppelt était d'une simplicité qui semblait presque naïve mais qui pouvait s'avérer redoutable s'il était exécuté à la perfection. Il n'y aurait pas de place pour le hasard ou pour l'imprévu, alors il fallait envisager toutes les possibilités.
Or Philipp semblait avoir oublié certains détails importants dans le déroulement de son plan... Ce qu'Arya ne se priva pas de faire remarquer à voix haute.

Andreï hocha brièvement la tête. La petite nouvelle avait raison sur au moins un point : Philipp n'allait sûrement pas réussir à attirer le secrétaire à l'extérieur sous le nez de tout le monde, et encore moins à le kidnapper tranquillement. C'était un peu trop beau pour être vrai.

Ralica intervint à son tour. Son idée n'était pas mauvaise du tout, mais il y avait quand même un problème majeur...

« Ce qui impliquerait de mettre Blue au courant de nos intentions. Nous ne pouvons pas nous permettre de prendre un tel risque : cette fille est complètement instable, on ne peut pas lui faire confiance. »

Andreï n'avait jamais eu de réelle discussion avec celle qui était désormais sa supérieure à Durmstrang, mais Philipp lui en avait assez dit pour qu'il s'en méfie comme de la peste. Une anglaise, qui avait étudié à Poudlard où elle avait côtoyé Tiphaine Retrac pendant de longues années... Ce n'était que le début de l'histoire et pourtant, ça en disait déjà long sur le personnage. Elle s'était ensuite retrouvée à enseigner à Durmstrang, un prodige vu son niveau de magie, avant de trahir l'institut, de revenir, de mentir, de faire perdre son temps à Philipp, de mentir encore... Von Roppelt avait toutes les raisons du monde pour la détester et pourtant... il lui avait pardonné tous ses écarts de conduite et s'entêtait à vouloir la garder à l'institut.

Pire, il l'appréciait.

Et c'était peut-être ce qu'il y avait de plus incompréhensible. À sa place, Andreï n'aurait pas hésité une seule seconde à l'éliminer. Mais Philipp avait toujours était un peu trop... gentil. Chose qui ne s'était sûrement pas arrangée avec l'influence que Davin avait exercé sur lui pendant de si longues années...

Davin.
Andreï se demandait bien ce qu'il aurait pensé de tout ça si il avait été là.

Mes hiboux : 609 Mon âge IRL : 27

La remarque d'Arya m'arrache un sourire involontaire. Elle n'a pas compris, le problème n'est pas Tiphaine. Ma demi-soeur aura autant le droit que moi d'entrer dans la partie réservée aux invités de marque : c'est à dire aucun. Et elle aura bien d'autres soucis en tête que de surveiller Jack.
De toute façon, je ne suis pas attendu à cette épreuve finale. Je déclinerai l'invitation qu'on ne manquera pas de me faire parvenir, et demanderai à Katherin d'y aller à ma place. Elle acceptera, j'en suis absolument certain. Et personne ne se doutera de rien.

[...]

Je me mords les lèvres d'un air impatient. La proposition de Ralica est loin d'être bête, mais je la repousse immédiatement. Qu'est ce qu'ils ont tous à vouloir impliquer quelqu'un d'autre à cette mission ?
J'attrape vivement la carte qui trône toujours au milieu de la table et la replie avec des gestes secs. Je refuse d'impliquer Katherin aux actions de mes mangemorts, surtout si elle devait en subir les éventuelles conséquences. De toute façon même si je le voulais, je ne le pourrais pas. Je lui en avait fait la promesse le jour où je lui ai offert le poste d'adjointe... Inutile de préciser que je n'ai absolument pas l'intention de trahir ma parole.

Et puis honnêtement, je ne pense pas que j'aurais le courage d'aller voir Katherin pour lui demander une mèche de ses cheveux sans plus d'explications... De toute façon, elle n'accepterait jamais, voilà qui met un point final au débat.

Ceci est notre mission. Notre guerre. Pas celle de quelqu'un d'autre. Et par conséquent, personne d'autre n'y sera impliqué. »

Ma voix est tranchante, sans appel. Je n'ai pas encore décidé si oui ou non j'allais mettre Katherin dans la confidence à propos de mes plans pour ce tournoi, et je n'ai pas la patience pour m'attarder sur le sujet maintenant. J'y réfléchirais plus tard, quand le Secrétariat annoncera officiellement la tenue des épreuves. Ce qui me laisse encore de longs mois pour considérer la question sous tous ses angles.

« Je convaincrai Borislav Lazarov de ne pas venir à cette épreuve. Ça ne devrait pas poser trop de problèmes. Je prendrais son apparence et Ralica celle de son adjointe. Personne ne nous posera de questions et nous n'aurons aucun mal à nous approcher de Lee. »

Il suffira de prétexter un sujet politique quelconque pour l'attirer un peu plus loin, à l'abri des regards indiscrets. Un jeu d’enfant.

« Une fois que le Secrétaire sera enfermé ici, Arya et Andreï reviendront sur place. Avant que tout le monde ne comprenne que Lee a disparu il faudra s'assurer que personne ne nous posera de problèmes.
Je veux parler de Tiphaine Retrac, mais aussi des autres personnalités politiques ainsi que de leurs gardes du corps. Je veux également parler d'un certain Derek Stark. »

Je fouille un instant dans la pile de parchemins qu'Andreï m'a ramené avant de mettre la main sur ce que je cherche. Je fais glisser une grande photo de l'intéressé au milieu de la table. La trentaine, grand, cheveux sombres. Jusque là, rien de très original.

« Stark est un tueur à gages qui n'appartient à aucun clan ou groupe politique qui soit. Sa seule allégeance va pour l'instant à Tiphaine Retrac, pour qui il travaille. J'ignore la nature exacte de ce travail, mais dans la mesure où il est également chef de la police magique européenne, il représente un danger non négligeable. Si il est présent à cette épreuve finale, emmenez-le avec Lee. Ne le tuez pas. Ne le torturez pas. »

Je marque une pause et balaye l'assemblée du regard. Je sais que chacun avait des raisons bien différentes et personnelles de rejoindre les Pozhirathelis. Je sais aussi que certains ont des valeurs et des méthodes bien tranchées et éloignées des miennes, alors autant mettre les choses au clair tout de suite.

« D'ailleurs, ne tuez, blessez ou ne torturez personne. Et ne touchez pas aux enfants. Notre cible est avant tout le Secrétaire, ne vous avisez pas de l'oublier. Alors soyez discrets et faites ce que vous avez à faire sans vous faire remarquer. »

Je me tourne vers Andreï et le gratifie d'un long regard perçant. Cette dernière remarque lui était tout particulièrement adressée. Le moindre faux pas de sa part pourrait lui coûter beaucoup plus cher que son poste de bras droit.

« Et en ce qui concerne les plans de l'arène, je n'ai aucune certitude. Seulement une hypothèse : le Secrétariat n'aura ni le temps, ni les moyens de changer ses plans. Et si par miracle ils venaient à le faire quand même, notre mission serait annulée. »

Mes hiboux : 78

Réunion de Pozhiratelis

arya berezine & ralica kovrov & andreï ivankov & philipp von roppelt

Je pourrais régler ce problème aisément. La directrice adjointe Blue semble apprécier les Pozhiratelis ou, du moins, les détester un peu moins que les Death Eater. On pourrait lui demander un de ses cheveux pour que je prenne du Polynectar. Ainsi, si la directrice Retrac voit Kate avec le Secrétaire, elle se posera moins de questions que si c'est moi.

Arya hocha la tête à la réponse de Ralica. C'était une option envisageable, mais elle doutait que la directrice adjointe accepte de ne pas se rendre au Tournoi... D'après ce qu'elle avait vu plus tôt dans la soirée, cette femme était méfiante ; dites-lui de ne pas aller quelque part et elle s'y rendrait à coup sûr. Elle avait déjà probablement deviné que quelque chose clochait avec elle, que ce soit sa main glacée ou son empressement à se rendre dans le bureau de Von Roppelt sans passer par la case ''bureau de Blue''. Le genre de personne que la vampire aimait par-dessus tout rayer de la planète...

Ce qui impliquerait de mettre Blue au courant de nos intentions. Nous ne pouvons pas nous permettre de prendre un tel risque : cette fille est complètement instable, on ne peut pas lui faire confiance.

Un bon point pour Ivankov ! Si ça n'avait pas été irrespectueux, Arya lui en aurait tapé cinq pour montrer qu'ils pensaient pareil. Plus loin ils se tiendraient de cette femme, mieux la mission se porterait... et elle-même. Elle ferait capoter leurs plans à cause de ses bons sentiments, de son probable sens de la justice. Oui, c'était le genre de femme à tenter de sauver le gros méchant de l'histoire juste pour se la jouer héroïne. Pathétique...

Heureusement pour eux tous, Von Roppelt refusa fermement de l'impliquer, ainsi que n'importe quel autre personne non Pozhirateli. Il n'avait pas tort en soi : c'était à eux d'exécuter la mission et ils ne pouvaient avoir confiance qu'en les autres. N'importe qui d'autre serait un boulet accroché à leurs chevilles, un danger pour eux et pour la cause.

Je convaincrai Borislav Lazarov de ne pas venir à cette épreuve. Ça ne devrait pas poser trop de problèmes. Je prendrais son apparence et Ralica celle de son adjointe. Personne ne nous posera de questions et nous n'aurons aucun mal à nous approcher de Lee.

Impliquer le Ministre Bulgare ? Arya fut perdue le temps d'une seconde ; Von Roppelt ne venait-il pas de dire que c'était leur combat et qu'il ne fallait mettre personne dans la confidence ? A moins que le Ministre ne soit un Pozhirateli infiltré, le chef venait lui-même d'enfreindre sa propre règle. Mais il ne lui laissa pas le temps de poser de questions et enchaîna avec les personnes à ''problèmes'', Tiphaine Retrac et... Derek Stark. Le regard de la vampire s'éclaira en entendant ce nom et elle se remémora mentalement leur première rencontre.

L'homme s'était introduit chez elle avec une autre femme pour cambrioler la maison. Evidemment, il ne s'était pas attendu à tomber sur une vampire en pleine réunion avec des membres du Ministère Russe et le duo s'était vite vu enfermé dans sa cave, accroché au mur par des chaînes qui coupaient leurs poignets. Arya avait tué la femme et avait ensuite interrogé l'homme qui avait refusé de lui donner un autre nom que celui du Fantôme. Ce ne fut que quelques années plus tard, quand il fut gradé chef de la Police Magique, qu'elle le reconnut et appris donc son nom. Derek Stark. Un flic qui tue des gens, des moldus notamment, cambriole des vampires et des musées moldus.

D'ailleurs, ne tuez, blessez ou ne torturez personne. Et ne touchez pas aux enfants. Notre cible est avant tout le Secrétaire, ne vous avisez pas de l'oublier. Alors soyez discrets et faites ce que vous avez à faire sans vous faire remarquer.

Arya approuva d'un signe de tête même si la dernière remarque était plutôt directement adressée à Ivankov. Elle fut étonnée de cette mise en garde, l'ayant pris pour un homme prudent, discret et tacticien plutôt que quelqu'un qui aimait ajouter des fioritures à ses missions. Ce n'était pas en tout cas ce qu'il lui avait appris à faire lors de sa formation...

Et en ce qui concerne les plans de l'arène, je n'ai aucune certitude. Seulement une hypothèse : le Secrétariat n'aura ni le temps, ni les moyens de changer ses plans. Et si par miracle ils venaient à le faire quand même, notre mission serait annulée.

Il était vrai que le tournoi approchait à grands pas ; changer toute l'épreuve finale leur coûterait beaucoup de temps et d'argent et risquerait de mettre les championnes en danger. La précipitation pourrait leur faire faire des erreurs cruciales, voire dangereuses pour qui n'était pas averti.

Je peux essayer de me renseigner pour ça s'il le faut. Personne au Ministère ne me soupçonne de travailler pour vous, je pourrais me proposer volontaire pour les préparatifs de l'épreuve finale.

Certes, elle travaillait au service des Portoloins mais avait de l'expérience dans à peu près tous les domaines. Malheureusement, personne ne le savait, ne voyant devant eux qu'une jeune femme de 20 ans à peine sortie des études, et donc elle risquait de se faire rembarrer, mais elle pouvait se montrer très... persuasive, n'oubliez pas.

Et je connais ce Stark, j'ai de quoi le faire chanter si il faut même si je doute qu'il soit ravit de me revoir... Je peux le dissuader de se rendre à cette épreuve, mais il faudra que je m'y prenne à la dernière minute pour qu'il n'ait pas le temps de prévenir Retrac.

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